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La peau autour des poignets osseux de la jeune femme s'était arrachée, suite aux nombreuses heures qu'elle avait passées à tirer dessus, dans l'espoir de briser les chaînes qui entravait ses mouvements. Ses cheveux noirs souillés par la saleté et la transpiration, dû aux cinq derniers mois qu'elle avait passé en cage, retombaient en touffes grasses de part et d'autre de son visage, lui donnant un air fou. Ses yeux sombres, entourés de cercles violets et noirs, ne cessaient de se relever vers la petite porte, au fond du couloir, au moindre son, avant de retomber sur ses bras meurtris lorsque le silence revenait. Mais celui-ci ne durait jamais plus de quelques secondes. De nouveau, les bruits de pas et de cliquetis traversèrent le couloir de l'autre côté de la porte en fer et, encore une fois, les battements du cœur de la jeune femme s'accélèrent, lui coupant le souffle. La femme à l'opposé de sa cellule lui lança un regard apeuré qu'elle lui rendit. Les pas s'arrêtèrent devant la porte en fer et une clé s'enfonça dans la petite serrure avant de tourner. Comme toutes les autres prisonnières présentes, Shura sa recroquevillèrent sur elle-même, sachant déjà ce qui allait se passer.


Un vieil homme entra, suivit de trois officiers un peu plus jeunes, deux hommes et une femme. Ils traversèrent les couloirs, tapant sur quelques grilles, tels des enfants dans un zoo. Les prisonnières sursautaient à leur passage, puis laissaient un petit soupir leur échapper en voyant que ce n'était pas leur tour. Les quatre silhouettes s'arrêtèrent devant la cage de la jeune femme, qui gardait les yeux rivés au sol, espérant qu'ils finiraient par passer, mais ce ne fut pas le cas. L'homme le plus âgé ouvrit la grille qui les séparait et observa la silhouette chevrotante de la pauvre femme. Celle-ci aurait voulut leur hurler dessus, leur dire qu'il n'y avait rien à voir, mais dès qu'elle leva la tête pour croiser leur regard, toute sa fierté s'envola. Ce fut sans hésitation qu'elle se jeta à leurs pieds , ses chaînes accompagnant sa chute dans un bruit sourd. Elle s'agrippa à l'ourlet du pantalon du vieil homme et se mit à lui baiser les pieds, ses larmes souillant son visage et la morve coulant sur ses lèvres.

 
"Je suis innocente, je vous en prie, pitié, sauvez-moi !" Répétait-elle, de sa voix brisée, comme à son habitude, tout en relevant le visage vers eux, les suppliant du regard. "C'était lui ! L'homme ! Je n'ai rien fait ! ----- ! Vous n'avez pas trouvé son corps, hein ?! Elle est en vie ! Je le sais !" Ajouta-t-elle, ignorant les coups de pied du vieil homme qui essayait de la repousser. 


Le vieil homme, agacé, racla sa gorge puis cracha sur la pauvre femme gisant au sol, avant de faire signe aux jeunes officiers de s'occuper d'elle. Ceux-ci obéirent immédiatement, sortant leurs matraques électriques pour éloigner la petite figure à grands coups, abattant la machine sur elle. Celle-ci lâcha immédiatement le pantalon de l'homme pour se recroqueviller sur elle, hurlant de tout son être. Puis, comme toujours, elle finit par perdre connaissance, sous le regard pervers du vieil homme, qui ferma de nouveau les grilles de sa cage, la laissant au milieu de son sang, de son urine de ses défécations. 

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